TOOVI Roméo José : "Saisine de l’Assemblée nationale, des députés enclenchent la procédure d’audition de Tagro"
Le ministre de l'intérieur Desiré Tagro
Les choses avancent. Et même plus vite qu’on ne le croirait.
Des parlementaires sont décidés à entendre dans
le cadre d’une commission parlementaire, le ministre Désiré Tagro sur
les présomptions de corruption qui pèsent sur lui, suite à la
déclaration de Mamadou Koulibaly, le 02 juin dernier, à la rotonde de
l’Assemblée nationale. Ainsi, mardi 8 juin dernier, par courrier No
005/AN/GPS/KO-CM le président du Groupe parlementaire Solidarité a saisi
officiellement le président de l’Assemblée nationale, à l’effet de
convoquer de manière urgente la conférence des présidents du Parlement
afin qu’elle se penche sur la question. Conformément au règlement
intérieur de l’institution, cet organe du parlement peut être convoqué à
tout moment, si nécessaire, pour analyser un sujet d’intérêt national.
Après examen du sujet, la conférence des présidents qui comprend les
présidents des groupes parlementaires, les présidents des commissions et
le bureau de l’Assemblée, a toute la latitude de convoquer une séance
plénière pour en débattre. C’est cette procédure qui vient d’être
enclenchée par le Groupe parlementaire Solidarité. Aux grands maux les
grands remèdes. Le président de l’Assemblée nationale, Mamadou
Koulibaly, a décidé de s’attaquer à la racine au phénomène de la
corruption en Côte d’Ivoire. Aussi, à la faveur d’un colloque sur la
démocratie, a-t-il émis l’idée de la création d’une commission
parlementaire pour se pencher sérieusement sur la question. Le groupe
parlementaire Solidarité vient de saisir la balle au bond.
Des députés FPI soutiennent Koulibaly
Selon des sources crédibles, le groupe parlementaire Solidarité ne sera
pas seul dans ce combat contre la mauvaise gouvernance et les pratiques
mafieuses du régime en place. Plusieurs parlementaires du FPI, a-t-on
appris, souscrivent absolument à l’idée de Koulibaly. A preuve, des
députés de ce parti ont déjà pris langue avec celui que l’opinion
surnomme « le rebelle de la refondation ». Ainsi, toujours à en croire
notre source, ces parlementaires et plusieurs autres cadres du
secrétariat général du FPI, rencontrent Koulibaly en début de semaine
prochaine. « Nous lui demanderons jusqu’où nous devons aller dans cette
affaire », nous a-t-on confié. Il faut rappeler que le colloque de la
convention de la société civile ivoirienne sur la démocratie, qui a eu
lieu le 2 juin dernier, a servi de tribune à Mamadou Koulibaly pour
s’attaquer au système Laurent Gbagbo, au régime présidentiel et dénoncer
le système « mafieux et corrompu » en place en Côte d’Ivoire, ainsi que
l’échec de l’APO et l’absence prolongée des élections, etc. Sur la
question de l’absence prolongée des élections en Côte d’Ivoire, le
président de l’Assemblée nationale est sans ambages : « Il faut mettre
fin à cette société à irresponsabilité illimitée ». Car, il est
convaincu que « La responsabilité est le devoir de répondre de ses actes
en toutes circonstances et quelles que soient les conséquences”. Voilà
qui est clair.