TOOVI Roméo José:"Barack Obama exhorte Israël à alléger le blocus de Gaza"

WASHINGTON (Reuters) - Barack Obama a exhorté mercredi les autorités israéliennes à alléger le blocus de la bande de Gaza, dix jours après l'intervention meurtrière de Tsahal contre une flottille d'aide à destination de l'enclave palestinienne.

En présence du président palestinien Mahmoud Abbas, reçu à la Maison blanche, le président des Etats-Unis a jugé ce blocus "intenable" et a invité l'Etat hébreu à coopérer avec toutes les parties impliquées pour donner naissance à un "nouveau cadre conceptuel".

Le locataire de la Maison blanche a outre promis une aide supplémentaire de 400 millions de dollars pour les territoires palestiniens.

Malgré la fermeté du ton à l'égard d'Israël, Barack Obama s'est abstenu de condamner l'assaut de la "flottille de la liberté", à la différence de nombreuses chancelleries, et n'a pas non plus relayé les appels d'Abbas en faveur d'une levée du blocus.

"Le statu quo que nous observons est par nature intenable", a-t-il déclaré, invitant Israéliens et Palestiniens à redoubler d'efforts dans les négociations indirectes entamées le mois dernier, malgré l'assaut de la flottille qui a fait neuf morts parmi les militants pro-palestiniens, le 31 mai.

FOCALISER L'ATTENTION SUR LES ARMES

Le président américain a exprimé sa compassion aux habitants de la bande de Gaza, tout en estimant que le problème devait être réglé en tenant compte de la sécurité d'Israël. L'Etat hébreu juge le blocus indispensable pour empêcher le trafic d'armes à destination du Hamas, dont les miliciens se sont emparés de la bande de Gaza en juin 2007.

"Il doit y avoir des moyens de focaliser plus précisément l'attention sur les livraisons d'armes plutôt que de tout retenir en bloc et de faire en sorte que les choses entrent petit à petit à Gaza", a poursuivi Obama, indiquant que son administration avait entamé des discussions "déterminées" en ce sens avec les autorités israéliennes.

Aucun progrès majeur n'a émergé du tête-à-tête entre Obama et Abbas, mais le président palestinien, ne repart pas de Washington les mains vides. L'aide supplémentaire de 400 millions de dollars sera toutefois assortie de strictes conditions pour garantir qu'elle ne profitera pas au Hamas.

Le président de l'Autorité palestinienne a en outre été reçu dans le bureau ovale en présence de la presse, des honneurs auxquels le Premier ministre israélien n'a pas eu droit lors de sa dernière visite, en novembre, après les tensions apparues au sujet des colonies juives de Cisjordanie.

Benjamin Netanyahu, qui devait se rendre à Washington le 1er juin, a dû y renoncer après les événements du 31 mai. Cette visite devrait être reprogrammée avant la fin du mois, dit-on aux Etats-Unis et en Israël.

Barack Obama a par ailleurs plaidé en faveur d'investigations "crédibles" au sujet de l'assaut de la semaine dernière, sans toutefois reprendre à son compte les appels en faveur d'une enquête internationale, lancés par de nombreux gouvernements. Israël propose de mener sa propre enquête et d'y associer des observateurs étrangers.

Revenant sur la question des implantations juives de Cisjordanie, le président américain a en outre invité le gouvernement israélien à "limiter les activités de colonisation" pour établir un climat plus propice au règlement du conflit sur le principe de la coexistence pacifique de deux Etats. Il a enfin demandé aux Palestiniens d'éviter les provocations.